Avant de l’envoyer à son éditeur, Richard termina la lecture de son dernier manuscrit - le matelassier de la casbah d’Alger - qui mêle habilement souvenirs d’enfance et événements réels. Le tout en utilisant avec bonheur le langage des Français d’Algérie baigné d’orientalisme. Il était prêt à être soumis à la publication.
Sylvain Mani était le directeur des éditions Sévigné. Pied noir bon teint, il avait eu un coup de cœur lors de la lecture du premier manuscrit de Richard dont le titre « Alger, Romance inachevée » avait attiré son attention.
Depuis ce jour, était née une amitié basée sur la nostalgie du pays natal. La parution de cinq ouvrages avait entretenu la relation éditeur-écrivain dont la complicité ne se démentit jamais. Richard avait su adapter le langage des gens de son pays afin de ne pas tomber dans le piège de l’exagération de la famille Hernandez.
Lorsqu’un méchant AVC le terrassa, il avait, bien malgré lui, mis son sixième ouvrage entre parenthèses. Son entourage pensa alors, que plus jamais, il ne parviendrait à aligner trois mots sur une écritoire. Durant huit mois, il avait rééduqué son cerveau et sa parole pour finalement constater que jamais il ne redeviendrait celui qu’il avait été. Admettre le handicap lui sembla impossible et une gageure qu’il espérait surmonter grâce à la rédaction et la finalisation de son roman.
DU MÊME AUTEUR :

HUBERT ZAKINE