– Maman, maman, nous avons vu l’Allemand. Il rangeait des planches sous le hangar des Comte. Nous avons eu peur, nous nous sommes cachés pour l’épier. Marceau, qui se disait très courageux, avait rempli ses poches de cailloux. Mais le prisonnier a travaillé sans relâche. Tu le reconnaîtras, il porte une casquette militaire et je suis certain qu’il est plus grand que Raoul Martin.
Ce qui m’a surpris en toi, ce n’est pas ta taille, Charles m’en avait déjà parlé. Ce sont tes yeux. Je n’avais jamais vu des yeux comme les tiens. D’un vert couleur d’océan tourmenté. Mais ce n’était pas la couleur qui m’a le plus étonnée, c’est ce qu’ils donnaient à ton visage, une expression de tristesse douce ou plutôt d’un regard profond chargé de mélancolie » à Euzière, curiosité et médisance ont accompagné l’arrivée de Franz. Maria, jeune veuve, a été la première à lui tendre la main alors que le village lui tournait le dos. Peu à peu les préjugés sont tombés, mais son passage en Cévennes a changé le cours de bien des vies.
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Françoise Seuzaret Barry est née dans l’Ardèche où elle a vécu les dix premières années de sa vie. Elle a fait ses études à Nîmes. Ex-professeur des écoles, elle signe là son septième roman. Après une carrière bien remplie en Ardèche, dans le Gard, comme coopérante à Tiaret en Algérie, elle enseigne dix ans dans l’Oise avant de terminer sa vie professionnelle dans l’enseignement spécialisé, en Lozère. Là, elle rejoindra ses élèves, adolescents de 13 à 20 ans, lors de voyages humanitaires à M’Bao, au Sénégal. Depuis 2003, elle est installée dans le Gard, à quelques kilomètres de son Ardèche natale.