le souffle du sirocco d'Hubert ZAKINE
– Je vais mourir, Jacky ! La voix de Paulo d’ordinaire si frêle, si fluette et si douce, glaça l’atmosphère et plomba l’ambiance. Plus de sourire, plus de rire, plus d’enfance, plus d’amitié et plus de souvenirs, Jacky cherchait sa respiration. Il voulait parler mais aucun son ne sortait de ses lèvres. Sa voix était suspendue à un fil qu’il ne voulait surtout pas détendre de peur de le briser. Le silence était son meilleur allié. Ne rien dire, ne rien entendre, faire la sourde oreille à toutes les voix qui lui répétaient sans cesse les trois mots fatidiques. Je vais mourir ! Et les amis qui se régalaient de football, de rire et de fureur, qui ne se doutaient de rien, qui ignoraient l’ignominie, la solitude glacée dans laquelle se débattait leur ami, leur camarade, leur frère.