Écrire pour exister aux yeux des autres. Lui qui avait toujours connu le succès. Lui qui était celui que l’on recherchait, que l’on écoutait, qui était brillant, qui plaisait aux femmes. Lui qui avait été, dans sa jeunesse, celui que l’on désirait dans son équipe de football, que l’on recherchait pour une belote ou simplement que l’on souhaitait pour ami, il était relégué au rang de pestiféré.
Alors écrire pour exister. Vivre l’existence d’un autre, connaitre des amours flamboyantes, des ivresses sans boire un verre d’alcool, jongler avec les sentiments des autres, inventer des personnages séduisants ou trompeurs, créer des femmes belles à en mourir…
Écrire pour ne pas sombrer dans l’alcoolisme de la solitude où l’ennui se conjugue à tous les temps du passé. Écrire à n’en plus dormir afin que l’insomnie brouille les cartes du petit matin. Écrivain de la nuit afin d’isoler sa mélancolie en espérant la chasser d’un revers de main dès l’aurore réapparue. Tromper son monde avec une pirouette de mots. Un monde réel qui ne veut plus de lui. Qui l’ignore en le mettant au piquet de l’amitié et que le destin a désorienté dans une volte-face infernale.
DU MÊME AUTEUR :
HUBERT ZAKINE