
Et nos racines s’enfonceront sous...
Et les larmes des femmes qui roulent sur des joues sans maquillage, sans fard ni couleurs. Aux lèvres orphelines de rouge Baiser et aux paupières baissées sur l’absence qui déjà les hante. Et les hommes aux visages burinés, les yeux rougis, indifférents à l’indécence de l’instant. Les yeux qui piquent, qui brûlent et qui pleurent. Et moi qui partage ce moment d’histoire inhumaine pour un peuple en errance vers le pays de nulle part. Exodus à l’envers des temps modernes. Pleurer à peine sorti de l’enfance. Pleurer à seize ans ! Perdre le cadre de ma vie sans emporter dans mes valises le divin tableau. Perdre mes amitiés avant d’avoir refermé les dernières pages du livre de l’adolescence. Et la mémoire assassinée dans une guerre perdue d’avance contre le sablier.