L’orage éclata avec force lorsque le taxi me déposa rue Wagner, près de l’ancienne concession française, m’obligeant à chercher refuge sous un porche. C’est à ce moment-là que la porte s’entrouvrit dans mon dos… quelqu’un m’observait. Avant que je ne puisse répondre, une femme m’interpella dans ma langue maternelle.
– Vous êtes certainement français… j’ai beaucoup côtoyé vos compatriotes pendant ma jeunesse dans le Bund, du moins ceux qui y sont restés, les juifs surtout.
Elle m’observa davantage, j’en étais un peu gêné puis elle me dit, toujours en français :
– Il pleut énormément, voulez-vous entrer pour partager une tasse de thé ? J’ai confiance en vous…
J’acceptai non sans étonnement, cette surprenante invitation.