Les années quatre-vingt. L’âge d’or du cinéma, de la musique et de l’économie en France. Mais aussi la fin de l’insouciance sexuelle née de la décennie précédente. En effet, un nouveau virus fait son apparition avec quatre lettres qui font froid dans le dos : SIDA. C’est dans ce contexte paradoxal où les espoirs du jour se mêlent aux craintes de la nuit que gravite Sébastien. Ce jeune homosexuel cherche sa place dans une société peu encline à son orientation et lui rappelle au quotidien « sa différence » ... L’homophobie est là, omniprésente autour de lui. De plus, il ne connaît quasiment que des rendez-vous manqués, des occasions ratées. Le sort s’acharne lorsqu’il est victime d’un viol pendant son service militaire. La « grande muette » porte alors bien son nom et tente d’étouffer l’affaire, mais cette dernière va rebondir jusqu’à un dénouement inattendu. En se replongeant dans le contexte de l’époque, l’auteur pose en filigrane des questions qui, quarante ans plus tard, demeurent d’actualité. Un véritable tour de force pour une vraie réflexion sur un sujet longtemps « clivant ».
Après le succès de Coupable d’innocence qui relate un fait divers réel, Philippe Beau révèle ici tous ses talents pour la fiction romancée. Son récit est toujours aussi rythmé et haletant et l’histoire particulièrement bien construite. Une heureuse récidive…