Voici un livre utile : dans l'historiographie de Saint-Mandrier et des cafards, ainsi qu'étaient naguère surnommés ses habitants, il dépoussière, trie, fait le ménage, range. Voici un livre intelligent : il indique les limites actuelles de nos connaissances, fait un état des richesses naturelles et architecturales du territoire, étudie l'évolution de la population, trace des pistes, ouvre des perspectives, donne à réfléchir. Voici un livre qui devrait être la bible des décideurs politiques ou apprentis décideurs : ils y trouveraient matière à agir pour le bien-être de la collectivité. Voici un livre ouvert : il ne s'adresse pas seulement aux cafards. À travers les témoignages nombreux, variés, souvent amusants, de voyageurs, médecins, écrivains célèbres, il évoque l'histoire de l'ensemble de la rade (le Lazaret, les évasions de bagnards...) ainsi que le futur de l'agglomération, menacée de marbellisation comme on appelle en Espagne ce bétonnage systématique du littoral qui a détruit peut-être irrémédiablement la côte catalane. Voici enfin un livre citoyen : il exprime l'idée que c'est en connaissant ses racines, le patrimoine légué par les générations précédentes, qu'on sera en mesure de choisir réellement son chemin. M.S.
L’auteur, né à Toulon, issu d’une lignée de mandrierens, est actuellement retraité, après avoir été maître de conférences à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales puis à l’université de Nouvelle-Calédonie. A contribué (thèse) à l’élaboration d’un système d’écriture d’une langue kanak (Ajië langue de la région de Houaïlou) ; a publié un dictionnaire de cette langue ; a recueilli et publié les « restes » d’une langue en voie de disparition (Sîshëë, Nouvelle-Calédonie).