Le tome IV de cette série évoque la vie et l’œuvre de : Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et Louis Aragon. En quête de l’inaccessible, la tentative baudelairienne trace un itinéraire spirituel tendant vers l’idéal, ouvrant ainsi la voie d’un univers inconnu. Sur ses traces, l’alchimiste du verbe que fut Arthur Rimbaud pour qui « Je » est un autre, nous entraîne dans l’aventure poétique. A son tour, l’univers surréaliste de Louis Aragon nous transporte sur des poèmes où se côtoient le patriotisme et l’amour. Pour clore ce parcours l’auteure, selon son habitude, nous propose une réflexion sur la fugacité du temps.

« La poésie est une peau d’âme qui vient mourir sur le papier. Le poète la ressuscite par le sang de son rêve, l’encre délivrée », écrit Florence Signoret qui évoque, dans cette métaphore, son impérieuse nécessité d’écrire : sous le poids d’une réalité parfois cuisante, l’âme pèle comme une peau morte. Par la douceur et la magie des mots, le poète soigne les plaies de l’âme et lui redonne le souffle de la vie. 

Le Rêve réanime le Réel, épuré et guéri par l’encre poétique.

Sauf que… dans le recueil « Peau d’Âme », le poète, dit « libre », se retrouve prisonnier d’un autre poids : il est rattrapé par l’érosion des mots et le néant de la page vide. L’âme se meurt… il ne peut plus écrire. Comment va-t-il retrouver la vie… par la poésie ?

L’achèvement attend l’instant.

Creusé dans l’ultime mémoire.

Et le premier soupir du temps.

Où le sens paraît dans sa gloire.

Alors la lumière surgit.

En cheminant vers l’infini.

Le Mystère est dans le Matin,
Dans le Désert, dans le Jardin,
La lourde froideur de la pierre.
L’aérien rayon de lumière.

Mais quel est donc cet attroupement qui bloque la rue Gambetta au Beausset et que se murmure-t-il sur ce nouveau voisin…. ? Peter saura-t-il retisser les liens de l’histoire et comprendre, comme le disent les auteurs : « Les choses ne ressemblent pas toujours à ce qu’elles sont… » ?

La patience explore de tout temps l’intériorité de nos intentions finalisée par la sagesse.

L’émerveillement est le reflet expressif existentiel d’une présence positive qui éveille favorablement les sens.

La nuit rythme son silence et s’estompe à l’éclat du matin quand s’étincelle le chant du jour s’irradiant le long de tous les chemins.

De cet écrin délicat l’aurore s’anime émiettant la noirceur qui se disperse et s’efface, diligemment.

La grâce flamboyante s’auréole, s’embrase et embrase les sens.

La perle de rosée s’initie et s’inspire dans le mouvant murmure réconfortant de l’éveil naturel que couronne l’astre naissant.

Quand l’éclosion naturelle

Eveille favorablement les sens.

Elle effleure l’agrément des choses.

La délicate perle de rosée

S’entrelace et se pare

De féérique couleurs

Elle préfigure ainsi

Dès l’aube nouvelle

Le temps éthéré

De l’espérance intemporelle. 

Avec gourmandise, j’ai lu les poèmes de Lucien Annot, j’ai savouré ce festin de mots venus du fond de ma jeunesse qui s’abreuva aux vers de Victor Hugo, de Verlaine, de Musset, de Mallarmé, de Lamartine, d’Aragon, de Brassens… Avec délectation, j’ai lu et relu encore et encore les sentiments de ce vrai poète, de cet homme vrai, ces mots ciselés de tant d’amour, sculptés de tant de vie, de tant de joies et de tant de chagrins… J’ai rassasié ma faim de beauté à cet opulent banquet et désaltéré ma soif de vérité à cette source pure.

Irène de Vittorio

Brocéliande, Phare perdu

Dans l’Océan de la Mémoire,

Parée de brumes et de moires,

De Musique à perte de vue…

Parle-moi ! Réponds à ma Queste !

Ce n’est point Hasard qui me veut

Sous Tes Arbres mystérieux…

Pour quel Retour ? Pour quelle Dette ?

« Regarde ! » me dit la Forêt,

« Vois la Réponse qui t’arrive

Et qui te vient de l’Autre Rive,

Celle révélant les Secrets »…

Au matin du 22 décembre 2012, en constatant que la fin du monde n’avait pas eu lieu, voici la strophe qu’il fallait lire, la dernière du poème intitulé « Renaissance ». 

Pourtant, il suffisait de voir. 

La lueur se faire lumière. 

Etonnant soudain notre terre. 

Qui se croyait au dernier soir. 

Alors que l’aurore première. 

S’offre à l’âme comme un miroir. 

Oui, ici « l’aurore première s’offre à l’âme comme un miroir » et ce second volume de la série les Mots et les Cieux mérite bien son titre : Poème pour les temps nouveaux. 

Nous avons ici une Poésie où les Mots sonnent clair dans le terrible trouble des temps présents en invitant à l’exploration de l’en-haut.

Toutes les phrases poétiques sont semblables à des galets polis, arrondis par l’action naturelle. Les phrases en mouvements constants brillent, auréolées de lumière, dans un ensemble harmonieux pouvant transcender le comportement humain dans l’absolu.

Après Dans le Feu royal de la Nuit (Recueil N° 1), Poèmes pour les Temps Nouveaux (Recueil N° 2) et Les Travaux de l’âme (Recueil N° 3), voici le quatrième Recueil de la Collection Les Mots et les Cieux : Comme s’allume une lumière.

Le lecteur trouvera ici la continuation de l’Écriture du Feu présente dans les trois volumes précédents :

Quand Ton Feu baptisa mon âme,

Ô mon Seigneur de Vérité,

J’ai trempé ma plume en Ta Flamme

Et dans l’Encre de Ta Clarté.

Et s’y attisèrent les Mots

Pour en porter le Témoignage

Dont s’illuminèrent les pages

Nourries du Feu venu d’En-Haut.

C’est le Mystère d’un Langage

Ne prenant trêve ni repos,

Millénaire et toujours nouveau,

Répété tout au long des Âges,

Vivifiant tout sur son Passage.