Dans presque tous les pays démocratiques, on assiste actuellement à une multiplication quasi silencieuse du nombre des monnaies locales, en complémentarité avec l’Euro, la Livre Sterling ou le Yen. Si, sur un moteur de recherche, vous faites : « 1001 monnaies. Monnaies locales », vous aurez un bilan en forme de match en date de mai 2011 pour le nombre de monnaies locales créées à ce moment en Allemagne et en France ; voici le score : Allemagne : 65, France : 12 ! Si c’était au basket, ce serait une sacrée raclée ! Ce petit livre voudrait contribuer à ce que la France rattrape son retard en ce domaine clef.
On pourrait dire que face à un désordre global du côté des monnaies officielles (crise de la dette et de l’Euro, divers pays qui empruntent à des taux croissants, éclatement périodique de « bulles spéculatives », l’épargne des futurs retraités jouée à la bourse par les fonds de pension), la multiplication des monnaies locales est comme une réaction de bon sens du côté de l’économie réelle et de proximité : comme le suggère un documentaire de Coline Serreau, les solutions à ce désordre financier global doivent d’abord être locales. Donc, multiplions ici et là, autant que nous le pourrons, le nombre de monnaies locales et régionales.
Cela est d’ailleurs en train de se produire dans des villes assez importantes : voyez Naples, en Italie, voyez Bilbao, en Espagne, voyez Bristol en Grande-Bretagne. Dans cette dernière ville, le mayor élu, l’architecte George Ferguson, a fait savoir le jour de son entrée en fonction, le 16 novembre 2012, qu’il ne toucherait pas son salaire de « Mayor de la ville » en Livres Sterling, mais en monnaie locale, la Bristol Pound (la Livre de Bristol). Un bel acte de confiance dans ce qui se nomme, en Grande-Bretagne, les villes en transition !
La représentation, en couverture, de l’Écu de 1987, l’ancêtre de l’Euro, au milieu des monnaies locales d’aujourd’hui, est un hommage à Bernard Lietaer, qui avait conçu et implanté l’Écu et qui agit aujourd’hui comme un grand « semeur » de monnaies locales.
DU MÊME AUTEUR
JACQUES ATLAN