François Ouvière (1807-1867) est un ingénieur marseillais particulièrement ingénieux. Entrepreneur de travaux publics, passionné par la vulgarisation de l’astronomie, il devient artiste plasticien en concevant une œuvre simplifiant la sphère armillaire.
Tout le génie d'Ouvière est là : allier ses compétences en maçonnerie et traitement des métaux, ses connaissances en astronomie, son art de communiquer et son sens commercial pour inciter à découvrir les astres. Au milieu du xixe siècle, grande époque de la cosmographie, il construit douze cosmographes. Le premier est présenté à l’Exposition universelle de 1855. Très vite adoubé par les astronomes, son instrument séduit les lycées parisiens : Louis-le-Grand, à son annexe de Vanves (actuel lycée Michelet), et le lycée Napoléon (lycée Henri-IV). En province, il élabore une habile stratégie commerciale pour le diffuser au cours des années 1860 à travers les Expositions régionales du pourtour méditerranéen. Il propose ensuite aux municipalités d’en faire l’acquisition, en prenant à sa charge les frais de reconstruction de ses stèles. C’est ainsi que des cosmographes vont fleurir sur les places et les esplanades, à Montpellier, Marseille, Nîmes, Aix-en-Provence, Sorèze, Draguignan, Bordeaux, Nice (Promenade des Anglais) Avignon et Carcassonne.
« L’instrument ou appareil que nous offrons au public, sous le nom de cosmographe, a pour but, précisément, en rendant faciles et commodes le plus grand nombre d’observations astronomiques, de populariser l’étude de la science, de graver plus nettement et plus profondément dans l'esprit de ceux qui se livrent à cette étude, l’intelligence des notions fondamentales. » François Ouvière
Docteur en histoire de l’astronomie, Jean-Michel Faidit a sorti de l’oubli et relancé la fête du Soleil célébrée par Flammarion et Eiffel à la tour Eiffel avant 1914. Directeur d’un ouvrage de référence sur les limites de Roche aux éditions Vuibert, auteur entre autres de Ces Français dans la Lune et Napoléon et la Comète impériale aux Presses du Midi, rédacteur en chef fondateur de la revue Planetariums, membre correspondant de l’Académie de Nîmes, il enseigne les mathématiques à l’institut d’Alzon, l’astrophysique au Cadref et est chroniqueur céleste au Midi Libre depuis 1988.
*****
DU MÊME AUTEUR
JEAN-MICHEL FAIDIT