Au terme de plus de deux décennies d’immobilisme et de faux semblants, la France est devenue l’homme malade d’une Europe elle-même affaiblie par le Brexit et la montée des populismes. Partout dans le monde, les fractures ouvertes dans la société apparaissent chaque jour plus visibles entre ceux qui veulent construire des murs et ceux qui militent au contraire pour l’ouverture. Notre société occidentale bascule ainsi de plus en plus dans la peur de l’autre, pendant que certains n’hésitent pas à stigmatiser les élites, d’autres s’en prennent sans vergogne aux assistés ou aux étrangers. La défiance vis-à-vis des institutions augmente chaque année de façon inquiétante et fracture les territoires un peu partout en Europe et dans l’ensemble des pays occidentaux. Tous ces sentiments ont donné de la force et de la vigueur à ceux qui proclament haut et fort qu’une autre politique est possible. Fermer les frontières, s’opposer aux diktats européens, refuser l’arrivée de nouveaux migrants, faire payer les riches semble le principal credo de tous ces partisans d’un autre modèle.
De l’altermondialisme à la démondialisation, un peu partout dans le monde des expériences pour un autre modèle de développement ont été tentées, sans résultat probant pour le moment. L’affaissement des mécanismes démocratiques d’opposition et d’alternance, dans un contexte de dislocation intellectuelle, empêche le développement d’une vision alternative sérieuse.
Avec cet essai synthétique, Jean-Michel Dumont signe son quatrième ouvrage, dans lequel, en s’appuyant sur les nombreux travaux de chercheurs et d’universitaires, il tente d’apporter une réponse à cette question que tous les Français se posent de façon lancinante : existe-t-il une alternative à la mondialisation ?