Page 13 - Extrait de Notes de coeur de Sophie Jalabert
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Cela fait bien longtemps qu’Hermeline ne rêve plus. At-
tendre d’accord, rêver à quoi bon ! Elle préfère la lucidité.
Elle sait englober dans son regard les défauts, les aspérités
des situations comme des êtres. Ça ne la dérange pas. Elle
perçoit au-delà. C’est l’âme de son amour qu’elle perçoit, son
essence qui lui plaît.
Auprès de lui, elle vibre et respire.
Elle savoure sa puissance autant que sa vulnérabilité. Elle
connaît ses signes d’agacement, sa nervosité, ses sautes d’au-
torité, sa surprotection inutile, ses peurs viscérales de l’échec.
Tout cela l’émeut avec autant de joie que sa douceur, sa ten-
dresse, sa sensualité, son humour, son intelligence ou sa vo-
lonté. Ce qu’elle aime c’est son humanité, le mélange parfait
d’imperfections variées !
Elle hume la fin de la nuit, brûlure du froid qui monte dans
les narines. Les étoiles brillent au-dessus d’elle. Combien de
temps encore brilleront-elles ? Combien de temps vit une
étoile entre le crépuscule et l’aurore ? Tout est si éphémère.
Dans quelques heures elles seront effacées, oubliées…
jusqu’au soir suivant. Le ciel s’étendra à l’aube, s’étendra et
gommera la nuit et son cortège scintillant. Sa nuit à elle avait
duré plus que de raison… Son jour durera-t-il ? De son exis-
tence parfois, elle ne percevait qu’un vague nuage aux lignes
aussi floues que celles de la voie lactée.
Tout s’est enchaîné, sans queue ni tête… Le flou !
D’Oreste, son second mari, elle ne perçut que les contours,
elle ne croit d’ailleurs plus l’avoir vraiment aimé. Elle s’y
était attachée. Il l’avait attrapée par l’envie qu’elle nourrissait
d’être aimée, lui promettant la lune et le ciel entier. Bien sûr,
elle avait attendu en vain, aucune étoile décrochée du firma-
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tendre d’accord, rêver à quoi bon ! Elle préfère la lucidité.
Elle sait englober dans son regard les défauts, les aspérités
des situations comme des êtres. Ça ne la dérange pas. Elle
perçoit au-delà. C’est l’âme de son amour qu’elle perçoit, son
essence qui lui plaît.
Auprès de lui, elle vibre et respire.
Elle savoure sa puissance autant que sa vulnérabilité. Elle
connaît ses signes d’agacement, sa nervosité, ses sautes d’au-
torité, sa surprotection inutile, ses peurs viscérales de l’échec.
Tout cela l’émeut avec autant de joie que sa douceur, sa ten-
dresse, sa sensualité, son humour, son intelligence ou sa vo-
lonté. Ce qu’elle aime c’est son humanité, le mélange parfait
d’imperfections variées !
Elle hume la fin de la nuit, brûlure du froid qui monte dans
les narines. Les étoiles brillent au-dessus d’elle. Combien de
temps encore brilleront-elles ? Combien de temps vit une
étoile entre le crépuscule et l’aurore ? Tout est si éphémère.
Dans quelques heures elles seront effacées, oubliées…
jusqu’au soir suivant. Le ciel s’étendra à l’aube, s’étendra et
gommera la nuit et son cortège scintillant. Sa nuit à elle avait
duré plus que de raison… Son jour durera-t-il ? De son exis-
tence parfois, elle ne percevait qu’un vague nuage aux lignes
aussi floues que celles de la voie lactée.
Tout s’est enchaîné, sans queue ni tête… Le flou !
D’Oreste, son second mari, elle ne perçut que les contours,
elle ne croit d’ailleurs plus l’avoir vraiment aimé. Elle s’y
était attachée. Il l’avait attrapée par l’envie qu’elle nourrissait
d’être aimée, lui promettant la lune et le ciel entier. Bien sûr,
elle avait attendu en vain, aucune étoile décrochée du firma-
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