Page 16 - Extrait de Notes de coeur de Sophie Jalabert
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r eut-il été – et l’incertitude béante de l’avenir, l’immédia-
teté pointait le bout de son nez. Hermeline, un peu moins
anesthésiée, ressentait une énergie et un bien-être nouveaux à
leur contact. Elle s’ouvrait au présent… bien qu’elle attendît
encore et toujours, obstinément, automatiquement… bien
qu’elle fumât encore et encore, obstinément, automatique-
ment.
Sa tribu, c’était un peu les « Desperate Housewives » sans
le « Desperate » ! Elles avaient progressivement tissé des
liens quasi sororaux, claniques. Mireille, Sabine, Ana, Béa-
trice et bien entendu Hermeline formaient le noyau dur.
D’autres gravitaient, satellites accueillis à bras ouverts en cas
d’urgence ou de simple coup de blues ou encore pour une
fête. Elles s’étaient découvertes au village, au gré des
courses. À force de se croiser chez le boucher, le poissonnier,
le boulanger ou le crémier, elles avaient commencé à papoter,
puis à discuter, comme ça au débotté, puis au café du centre,
puis à se donner rendez-vous à l’arrivée ou avant de repartir
chacune d’où elle était venue… Se voir devint si naturel,
qu’elles s’interrogeaient quant à l’absence de l’une ou de
l’autre. Elles échangèrent leurs numéros de portable et se ren-
dirent de menus services. Elles finirent par connaître leurs pe-
tites habitudes, les prénoms de toute la maisonnée, leurs
goûts, leurs humeurs. Elles devinrent intimes. Dans la bande,
chacune de ses quatre amies avait aux yeux d’Hermeline sa
spécificité, sa particularité. Elles faisaient un bouquet unique
et vivifiant, chatoyant et émouvant. Hermeline avait enfin
trouvé un nid, un abri, une famille. Pour la première fois, elle
se sentait « appartenir ».
Elles apprirent qu’Ana traversait une épreuve douloureuse
le jour où elle avoua n’avoir aucune envie de rentrer chez elle.
Il fut donc immédiatement décidé de déjeuner ensemble. Ana
est une force de la nature : grande, puissante, énergique, au-
réolée de senteurs hespéridées, toujours en forme et toujours
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teté pointait le bout de son nez. Hermeline, un peu moins
anesthésiée, ressentait une énergie et un bien-être nouveaux à
leur contact. Elle s’ouvrait au présent… bien qu’elle attendît
encore et toujours, obstinément, automatiquement… bien
qu’elle fumât encore et encore, obstinément, automatique-
ment.
Sa tribu, c’était un peu les « Desperate Housewives » sans
le « Desperate » ! Elles avaient progressivement tissé des
liens quasi sororaux, claniques. Mireille, Sabine, Ana, Béa-
trice et bien entendu Hermeline formaient le noyau dur.
D’autres gravitaient, satellites accueillis à bras ouverts en cas
d’urgence ou de simple coup de blues ou encore pour une
fête. Elles s’étaient découvertes au village, au gré des
courses. À force de se croiser chez le boucher, le poissonnier,
le boulanger ou le crémier, elles avaient commencé à papoter,
puis à discuter, comme ça au débotté, puis au café du centre,
puis à se donner rendez-vous à l’arrivée ou avant de repartir
chacune d’où elle était venue… Se voir devint si naturel,
qu’elles s’interrogeaient quant à l’absence de l’une ou de
l’autre. Elles échangèrent leurs numéros de portable et se ren-
dirent de menus services. Elles finirent par connaître leurs pe-
tites habitudes, les prénoms de toute la maisonnée, leurs
goûts, leurs humeurs. Elles devinrent intimes. Dans la bande,
chacune de ses quatre amies avait aux yeux d’Hermeline sa
spécificité, sa particularité. Elles faisaient un bouquet unique
et vivifiant, chatoyant et émouvant. Hermeline avait enfin
trouvé un nid, un abri, une famille. Pour la première fois, elle
se sentait « appartenir ».
Elles apprirent qu’Ana traversait une épreuve douloureuse
le jour où elle avoua n’avoir aucune envie de rentrer chez elle.
Il fut donc immédiatement décidé de déjeuner ensemble. Ana
est une force de la nature : grande, puissante, énergique, au-
réolée de senteurs hespéridées, toujours en forme et toujours
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