Page 12 - Extrait de black out de Boris Sciutto
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Après avoir protocolairement pris des nouvelles de ma
santé, le Vautour m’avertit :

— Lorsque nous avons été avisés de votre présence ici,
nous avons interdit à tous les fonctionnaires de votre service,
votre patron y compris, de prendre contact avec vous, de
n’importe quelle manière que ce soit, jusqu’à ce que nous en
donnions l’autorisation. Maintenant, on peut commencer. Où
étiez-vous dans la nuit du mercredi 30 septembre 2015 au
jeudi 1er octobre 2015 ?

— Je ne sais pas, Lieutenant, je ne me rappelle rien.
— Je vous fais un topo rapide : après avoir entendu vos
collègues et votre hierarchie, on a une partie de votre
puzzle et vous allez devoir nous aider à le compléter. Je
voulais être le premier à m'entretenir avec vous, je suis sûr
que vous comprendrez. Vous avez quitté votre service le
30 septembre à 19 h 00, vous n’êtes jamais rentré chez
vous. Votre femme, inquiète, vous a appelé sur votre por-
table à plusieurs reprises, en vain. Elle a ensuite appelé
votre service, qui a confirmé votre départ à l’heure dite.
Vos collègues vous ont cherché toute la nuit, ils ont
constaté que votre portable était resté dans le tiroir de votre
bureau et que vous aviez quitté le service avec votre arme
administrative. Un appel général a été lancé sur les ondes
Paris / Île-de-France, pour vous retrouver. Votre signale-
ment a été diffusé, et vous n’avez pas de véhicule person-
nel. On vous retrouve plus de neuf heures plus tard, dans
l’état que vous connaissez. Vous avez totalement disparu de
la circulation. Qu’est-ce que vous avez fait pendant tout ce
temps, bon sang ! Et pourquoi portiez-vous votre gilet pare-
balles et votre arme ?
Arrive alors Sylvie, pour faire ma toilette. Le Chacal lui de-
mande de lui présenter l’ensemble des effets dont j’étais déten-
teur lors de mon arrivée ici. La dodue me regarde, je lui fais
signe d’obtempérer. Elle porte alors un petit sac transparent ne

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